09 février 2009

A propos de Twilight

Dernière folie à la mode dans la cour du lycée, les romans vampiriques de Stephenie Meyer ont remplacé les Harry Potter et autres succédanés dans le coeur des adolescentes. Et avant de me dire que Twilight "c'est trop over-méga-génial, que j'ai même pas le droit d'en parler", lisez ceci d'abord, merci.

Je vais vous dire une chose: je trouve ça très bien. Parce que c'est la revanche des livres contre la télé et internet, un goût pour la lecture potentiel qui a été dégoûté par nombre de classiques infligés en cours (il n'y a rien de pire qu'un livre qu'on vous oblige à lire...). D'un autre côté, il est amusant de constater qu'une mode à la Werther* sévit encore au XXIème siècle -sauce vampire- et de l'autre je me pose des questions sérieuses quant au devenir du personnage vampirique dans la littérature.

Que je m'explique: je suis de la vieille école. Du genre à adorer Racine et à avoir lu Dracula de Stocker, les Anne Rice, La Morte amoureuse de Théophile Gaultier ainsi que la trilogie Timmy Valentine de S. P. Somtov, Je suis une Légende de Matheson et même Joseph Sheridan le Fanu pour Camilla. Les vampires, je les ai donc souvent croisés (et je suis une grosse lectrice qui mange 100 livres par an, c'est vous dire). Alors ce "phénomène littéraire", j'en ai lu d'autres.

Il a des qualités indéniables, fluidité de lecture, histoire intéressante... qui sont indispensables pour qu'un livre puisse toucher le plus de monde possible et donc faire un carton (je vois mal Proust comme best-seller). Il a aussi des défauts (les super pouvoirs façon comics pas crédibles, Bella qui ne tient pas sur ses pieds que c'en est agaçant**...). Mais plus encore, ce que je trouve drôle, c'est l'écologie sauce vampire, ne tuer que les animaux qui sont en surplus pour se nourrir...

Mince, alors, le monstre suceur de sang devient sortable, à croire qu'une génération d'Angel*** se sont répandus dans les rues afin de changer notre vision de ce personnage séduisant mais cynique, malfaisant, destructeur, volontiers cruel et méprisant totalement son gibier humain... C'est étrange mais à mon avis ce n'est pas sans lien avec le fait que la mode lolita elle-même se soit servie dans les codes gothiques, être tout en noir et trainer dans les cimeterres est devenu vraiment à la mode et plus du tout effrayant. Il y a encore dix ans, dans les lycées, c'était loin d'être le cas, le type toujours en noir qui écoutait du Marilyn Manson faisait peur à toute la ville et seule la midinette romantique et sombre trouvait le personnage intéressant. Et surtout, les vampires étaient tous des vilains méchants.

Alors le fantastique sauce romantique, je ne dis pas non (bien que je réserve mon jugement après avoir lu les autres tomes, ce que j'en ai croisé sur internet m'a plutôt effrayée), Edward est très craquant même s'il devient luminescent au soleil comme s'il s'était répandu du gel pailleté sur tout le corps...

Mais j'avoue que je me pose sérieusement des questions sur le prochain livre ou phénomène à la mode... des zombies amoureux?....

Faut-il que je mette un copyright à mon idée et vite?!****




* Allusion à la vague de suicides après la lecture des Souffrances du jeune Werther par Goethe, non pas qu'ici tout le monde se suicide mais on voit bien la vague de Bella envahir les cours de récré...
** J'ai certes très bien compris que c'était pour que chaque jeune fille pas forcément très à la mode ni très jolie puisse se sentir capable, elle aussi, de séduire le magnifique vampire, mais quand même!!!
*** De Buffy contre les Vampires, évidemment. Mais Buffy a justement tout ce que Bella n'a pas pour séduire un vampire!
**** Donc, pour ceux qui sont très durs de la feuille, j'ai bien aimé le 1er tome mais ce n'est pas le meilleur livre sur le sujet, soyons clairs.

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