Je ne sais pas trop ce qu'il donne en tant que chef de projet mais en gestion de moi il est archi-nul. Il va toujours gueuler quand la machine est lancée en s'écriant que je ne fiche rien et que ça n'avance pas. J'admets que je n'ai rien fichu le premier mois de repos à part mes dessins de chevaux (qui sont du travail puisqu'ils figureront dans mon book et qu'une recherche plastique n'est pas du vent, espèce de machin à l'esprit étroit qui se croit capable d'être artiste et qui ne l'est PAS).
Le deuxième, j'étais en méditation sur le CV, ça prend une plombe à faire un VRAI CV de premier vrai job. Il lui a fallu un an et il voudrait que le mien soit sur pied en une semaine?!!!
Et maintenant, j'ai largué les lettres pour cultura et je dois arriver à aller aux Assedic pour régler ma situation face à la sécu. Je dis ça parce que c'est digne de Kafka: au téléphone on ne peut pas joindre un conseiller si on a pas de numéro, or le numéro il faut réussir à s'inscrire pour l'avoir. Ils te déconnectent sur le net pendant ton enregistrement et tu ne peux finaliser tes démarches que si tu y retournes. Le centre des Assedic ne reçoit personne, il faut aller à une antenne. L'antenne en question est de l'autre côté du canal du midi et pour ceux qui sont allés à Rome, ils me comprendront, j'ai tourné comme une andouille malgré viamichelin.fr et impossible de trouver cette saloperie d'antenne et y a pas de panneau. Qui plus est j'ai encore manqué de me faire défoncer la bagnole à tel point qu'à un moment j'ai pillé et que comme c'est ma Visa, elle a pas voulu redémarrer en seconde, elle faisait des sauts de cabri.
Charmant. Donc là je vais aller à une AUTRE antenne. En me disant que comme elle est à une sortie de périph, j'ai peut-être plus de chance d'arriver à la trouver plus vite (et pas plus facilement, y a aussi des sens uniques à côté des périph).
Et Astérix me raconte que ça n'avance pas, qu'il en a marre que je vive sur son fric (?! mes parents continuent à me verser mes 200 euros et c'est lui qui veut augmenter son niveau de vie, il faut que je mange de la merde en le regardant bouffer du caviar? Dans l'absolu je ne suis pas spécialement contre, mais sympa le couple... sérieusement, je me dis que franchement, c'est vraiment une charogne près de ses sous, je me marre si jamais l'inverse se produisait, parce que ça je ne vais pas l'oublier). Il me sort qu'il faut que je passe douze heures par jour à chercher du taf, que je ne fasse pas les dessins pour chevalsauvage parce que j'ai déjà un boulot "trouver du travail" (et que je ne suis pas aux 35h), que c'est lui qui m'embauche etc.
Je me suis retenue de lui répondre qu'à ce jeu-là je vais retourner chez papa-maman parce que eux au moins ne me casseraient pas autant les couettes par rapport à l'argent, lui qui les trouve si rapaces. Etre généreux, ce n'est pas payer mes billets d'avion et passer son temps à me le rappeler, être généreux, c'est offrir sans dire combien ça coûte et sans le rappeler sans cesse. Il N'EST PAS généreux. Il est calculateur.
De plus, je ne suis pas lui. S'il est capable de trouver les assedic tout seul, j'en suis ravie pour lui mais moi je suis dans un bled que je connais si bien que je me plante à chaque fois que je reviens de Blagnac (ce qui m'est arrivé une bonne dizaine de fois, donc une dizaine de plantages, sans compter la fois pour aller au carrefour où on allait très régulièrement...), avec des cinglés toujours prêts à me défoncer la caisse. Si moi il me faut chercher à comprendre comment marchent les Assedic avant de me pointer là-bas parce que vraiment j'ai pas le choix, c'est ma façon de faire, et je l'emmerde s'il est pas content. Je ne me déplace pas si ce n'est pas obligatoire version flingue dans le dos puisque je déteste sortir et affronter des gens de l'administration où j'ai bossé et où on demande des trucs qu'un mec normal aurait jamais eu l'idée de ramener par lui-même (ce n'est logique que pour le personnel qui est habitué à cette façon de penser dans leur service très précis, c'est donc illogique).
Bref, tout ça pour dire qu'il va falloir qu'on ait une conversation AVANT l'histoire de la baraque, parce que cette histoire-là non plus n'est pas réglée: il veut que je lui verse du fric correspondant à l'utilisation de la maison mais comme un loyer, pas comme une part me permettant de revendiquer à terme 10 000 euros dessus. Le petit malin. Mais je ne suis pas d'accord pour me faire avoir. Et donc je vais finir par m'énerver et lui expliquer ce que je pense.
Car oui, c'est aussi un gros problème: la communication. Je ne dis rien sur ce que je fais ou de manière très imprécise. Non seulement mes parents s'en foutaient à l'époque mais lui-même me demande sans écouter la réponse. Je ne dis donc rien. Je fais dans mon coin, je vis ma vie. Alors quand il me dit qu'il me fera boire de l'eau des pates à partir du 1er octobre, j'enrage mais je ne dis rien. Il faut qu'il me traite encore de grosse feignasse incapable pour que je sorte de mes gonds et le traite de sourd et de con parce que je lui ai déjà expliqué que je faisais des choses même si pour lui ce n'est pas du travail etc. Je n'ai pas spécialement du répondant en temps normal. Je fais comme mon père. On observe, on se laisse bercer. Tant qu'on peut s'éviter de penser à des trucs qui nous intéressent pas (type: -on va faire les courses ce soir? -si tu veux, m'en fous), on y pense pas. Quand ça gueule, on répond pas. On en pense pas moins. Et faut pas pousser le bouchon sinon là ça sort et là les autres n'ont pas le temps d'en placer une.
En gros je suis un mur de béton derrière de la gélatine. C'est souple tant qu'on pousse pas le bouchon, après ça te pète à la gueule sous la pression (version gueulante, hein? quand il y a un problème, je suis là).
Tout ça pour dire qu'il y en a que j'avais envie de frapper hier. J'aurais bien pris un gros dico pour passer mes nerfs. Il est obtus et ne s'en rend pas compte, il est convaincu d'être large d'esprit et que c'est moi qui suis obtuse de ne pas adhérer à son point de vue. Je suis passé sous la domination d'un tyran à un autre. Faut dire, j'aime pas les faibles. J'aime pas non plus qu'on me cherche des noises avec des pretextes aussi merdiques et qu'on me tombe dessus quand le processus approche de sa solution (c'est comme si on m'engueulait de n'avoir pas avancé quand je suis en train de mettre en ligne un site web fini, c'est tout aussi débile).
Ca ne lui réussit pas de bosser. Il est devenu étroit d'esprit mais puissance 100 (ex: Mediapost c'était pas du travail parce que c'est un mi-temps... alors ça... ça m'impressionne. En arriver à de telles extrémités... faut vraiment être nul). Toutes mes tentatives pour le faire réfléchir ont échouées. Faut opérer la tumeur, m'dame.
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